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Belgique - Une balade en Flandres - Février 2019

Etape 80 - Ypres - Au pied de la halle aux draps

Mercredi 5 février 2019. Dernière étape de cette peite excursion en terre belge, Ypres***. Quitter le plat pays sans m'être rendu dans cette ville martyr de la Première Guerre mondiale était inconcevable. Comme je l'ai écris plus tôt, Ypres était la troisième plus grande ville de Belgique avant le début du premier conflit mondial, aujourd'hui, elle n'est plus l'ombre de ce qu'elle fut et, plus de cent ans après la fin de la Grande Guerre, ne s'est toujours pas véritablement relevée du désastre qu'elle a subi entre 1914 et 1918.

C'est la raison pour laquelle je tenais tant à me tenir debout sur cette grand place d'Ypres, symbole du martyr de la ville et de la folie qui s'empare des hommes quand ils veulent se faire la guerre... Ypres comptait plus de 100.000 habitants avant le début du conflit, elle n'en compte plus que 35.000 aujourd'hui.

Certes, la grande halle aux draps a été reconstruite au lendemain de la guerre, financée par les réparations de guerre exigées par les Alliés au lendemain du conflit, mais rien n'a jamais vraiment été oublié. Sa halle aux draps justement, reconstruite à l'dentique dans son style gothique et ses 125 mètres de long abrite sans doute le plus important musée du Souvenir de la Première guerre mondiale : le museum In Flanders Fields***, qui retrace quatre années de cauchemars pour plus d'un million d'hommes sacrifiés au combat.

Des siècles plus tôt, Ypres était l'égale de Bruges et Gand. Sa population comptait au XIIIe siècle plus de 40.000 habitants, plus qu'aujourd'hui encore, faisant d'elle l'une des villes les plus peuplées d'Europe. Sa production de drap était revendue partout à travers l'Europe.

Comme pour ses voisines, son déclin arriva avec la guerre (déjà, mais de religions celle-ci), la peste et les troubles sociaux. En 1584, le duc de Parme s'empare de la ville et fait massacrer sa population (et déjà un martyr...). Au siècle suivant, ces sont les armées du roi de France qui l'assiègent jusqu'à ce qu'elle soit rattachée à la France par le traité de Nimègue (1678).

Vauban va alors s'empresser d'en faire une place forte modèle. L'Autriche en 1716, puis la France à nouveau en 1792, la Hollande en 1815, font d'Ypres une ville jouet, victime des guerres intestines qui déchirent l'Europe. Et au milieu de ce chaos, la ville avait pourtant réussi à préserver intact ses joyaux historiques... Jusqu'à l'offensive allemande de 1914.

En octobre 1914, les canons Krupp font pleuvoir sur la ville un déferlement de feu et d'acier qui détruit entièrement la ville. En 1918, au sortir de la guerre, la ville flamande n'est plus qu'un champ de ruine, juste des pans de mur ici et là, et rien d'autres. Des photos noir et blanc témoignent de ce que la ville était devenue après quatre années de conflit... Terrifiant.

En octobre 1914, alors que l'inondation des polders bloquent l'avancée allemande un peu plus au nord, les Anglais supportent autour d'Ypres le poids d'une offensive de grande envergure. Ils se maintiennent là avec les Canadiens et les Français, mais Ypres et ses monuments servent de cible aux grosses pièces d'artillerie de l'armée du Kaiser. Tout sera réduit en un tas de ruines fumantes...

Pendant quatre ans, la partie du front occidental (le saillant d'Ypres) va connaître des combats d'une violence inégalée dans toute l'histoire humaine. Les conditions effroyables (boue, pluie) et les moyens employés (pilonnage incessant, gaz de combat) vont décimer toute une génération de jeunes des deux camps.

Défendu par des troupes venues des quatre coins du monde, le champ de bataille de la Flandre va coûter la vie à près d'un million d'hommes. Des dizaines de milliers de soldats n'eurent même pas de sépulture officielle. Les pertes allemandes furent encore plus épouvantables...

Aujourd'hui, la ville a retrouvé la paix, mais a mis plus de cinquante ans à être reconstruite à l'identique, entre 1919 et 1967. Le résultat fut certes remarquable, la halle une parfaite illusion de gothique authentique, la cathédrale, un joyau de l'art flamand, mais il reste toujours cette plaie à jamais ouverte sur cette terrible tragédie. D'ailleurs, la ville se souvient chaque jour de cette catastrophe en perpétuant la cérémonie de la sonnerie aux morts de la Première Guerre mondiale, sous l'arche de la porte de Ménin.

Là, chaque soir depuis 1928, deux clairons yprois du corps des pompiers jouent la sonnerie aux morts en mémoire des 56.896 militaires du British Empire dont les corps ne furent jamais retrouvés...

 

 

 

 

 

 

 

 

 
 
 

 
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